La pratique des arts martiaux aide à cultiver et maintenir une bonne condition physique. Mais en plus, elle pratique également l’esprit en le gardant flexible et calme en le mettant à l’épreuve de façon régulière lors des entraînements. L’adaptation d’une technique face à des partenaires de travail différents. La persévérance lorsqu’un enchaînement ne fonctionne pas comme planifié.
On retrouve quatre ‘types’ d’esprits associés aux arts martiaux. Dans notre contexte moderne, il semblera qu’ils se superposent. À mon avis, ils s’appuient mutuellement. Le développement d’un aide au développement des autres.
Mushin = L’esprit vide – 無心 –
Un des piliers des arts martiaux japonais, ainsi que du zen bouddhisme, est un état d’esprit qui n’est pas préoccupé par des quantités de pensées qui s’entremêlent ensemble. « Mizu no kokoro », ou l’esprit comme de l’eau, qui fait référence à un étang d’eau qui n’est pas perturbé par le vent. Elle nous donne une réflexion claire et réelle de ce qui nous entoure. Le maître zen Takuan Sono a dit: “L’esprit doit constamment ‘flotter’, car il ne doit jamais s’arrêter sur quelque chose de précis. Dans le cas d’un combattant au sabre, il ne pense pas à son adversaire, ni à lui-même, ou au mouvement du sabre de son opposant. En laissant de côté la technique, il est libre de répondre de façon subconsciente à la situation.”
Fudoshin = L’esprit immuable – 不動心 –
Tsukahara Bokuden, un escrimeur japonais de renom dit: “Un esprit calme, et non le talent, est le signe d’un samurai mûr”. Le Fudoshi est la représentation d’un esprit en paix, mais déterminé à accomplir la tâche à accomplir. Un état de volonté inébranlable.
D’un point de vue plus moderne, c’est le refus d’abandonner, malgré les difficultés. Les échecs sont des occasions d’apprendre de nos erreurs et de corriger le tir pour le futur.
Dans un contexte de pratique d’arts martiaux, c’est de rester centré psychologiquement lorsque notre partenaire/agresseur/opposant fait quelque chose d’inattendu et de prévenir un déséquilibre psychologique, qui peut être tout aussi dévastateur d’un déséquilibre physique lors d’une confrontation .
Zanshin = L’esprit résiduel – 残心 –
Dans les arts martiaux, le Zanshin est d’être à l’affut de l’environnement et de potentiels ennemis, en restant préparé à réagir et de n’être affecté par la douleur. Il s’agit d’être totalement présent dans le moment. En pratique, autant qu’en application, l’esprit doit rester prêt à l’action même après l’enchaînement terminé. De plus, c’est d’être conscient des autres pratiquants autour de nous, pour prévenir les blessures des autres, ou des autres ennemis qui nous entourent pour mieux s’en protéger.
Si par exemple, après avoir projeté un partenaire au sol, vous relâchez votre garde et vous lui tournez le dos. C’est tout le contraire du zanshin. Vous devriez rester conscient de son état, pour rester capable de continuer le contrôle si le besoin est présent. Dans le cas contraire, sur la même projection, le zanshin vous permet de voir s’il est nécessaire de continuer à le contrôler immédiatement.
Shoshin = L’esprit du débutant – 初心 –
L’apprentissage n’est jamais terminé, peu importe le nombre d’années d’expérience, il est toujours possible d’apprendre du nouveau. Même si quelques une connue, une technique acquise, elle peut être travaillée dans des situations différentes.
Dans les arts martiaux japonais, la ‘ceinture noire’ tant convoitée est le shodan, le premier niveau. Atteindre le shodan n’est pas la fin du voyage, mais comme ceux qui continuent leurs pratiques martiales, ils comprennent que ce n’est que le début du voyage. Un expert en karaté est également un débutant en judo ou en aïkido.
“Dans l’esprit d’un débutant, il a plusieurs possibilités. Dans celle d’en expert, il y en a peu” – Shunryu Suzuki, maître zen.
Maintenir l’esprit d’un débutant est garder l’esprit ouvert aux nouvelles choses, aux choses différentes que l’on est habitué à faire.
Ces quatre esprits peuvent tout autant s’appliquer dans la vie de tous les jours. Récolter toutes les informations avant de porter un jugement, rester ouvert d’esprit aux idées des autres, être conscient que l’on peut apprendre quelque chose de n’importe qui, peu importe votre position dans la vie. Une autre façon dont la pratique martiale peut être appliquée dans la vie quotidienne.