Shōgō 称号 = Système des titres martiaux.
Parallèlement au système Kyu/Dan, il existe également les titres, ou Shogo. Ils sont normalement obtenus plus ou moins indépendamment du grade de la personne, mais d’une fédération à l’autre, l’utilisation et les critères à remplir pour les obtenir peuvent être très différents. Par exemple, au sein de la Fédération française de Judo, les titres de Renshi, Kyoshi et Hanshi peuvent être donnés à des pratiquants possédants un 4e, 6e et 8e dan respectivement, mais pas automatiquement. Il s’agit d’un système de titre hiérarchique des instructeurs. Ils sont habituellement obtenus par reconnaissances et non à la suite d’un test ou un examen. Le premier titre est le Renshi, la personne raffinée. Ensuite, l’on progresse vers le kyoshi, la personne experte. Le titre de Hanshi, où la personne modèle vient alors ensuite. Remarquez qu’ici, j’utilise le mot ‘personne’ et non ‘instructeur’. Les titres se voient non seulement comme un titre au niveau technique de la personne, mais aussi, selon sa moralité. Comme mentionné en début d’article, les termes que l’on couvre ici ne sont pas seulement utilisés dans le domaine des arts martiaux.
Renshi 錬士 = Personne/instructeur raffinée
Kyoshi 教士 = Instructeur expert
Hanshi 範士 = Personne/instructeur modèle
Autres titres couramment utilisés
Shihan est aussi un titre que l’on entend assez souvent utilisé dans le monde des arts martiaux. Il fait référence à un instructeur d’expérience. Comme pour les titres précédents, il n’y a pas de grade spécifique attribué à ce titre… normalement. Il s’agit probablement du titre où il y a le plus de variation pour l’obtention. Par exemple, les gradés des organismes de karaté kyokushin sont souvent référés comme étant Shihan passé le 3e dan. Dans certains styles de jujutsu, c’est au 5e dan qu’il est atteint. Au sein de l’Aikikai, Shihan est octroyé au 6e dan. Considérant les différences qui sont démontrées ci-haut, les règles pour l’attribution de ces titres varient énormément d’une association/groupe à l’autre, mais le sens du titre reste le même, un instructeur expérimenté, ou maître instructeur.
Shihan 師範 = Maître instructeur
Parmi les trois prochains termes, sempai est le plus couramment utilisé. Généralement, sempai est habituellement utilisé pour identifier le pratiquant le plus avancé de groupe. Quoique ceci n’est pas faux, il s’agit d’une échelle relative. Prenons l’exemple d’un pratiquant de 5e kyu. Donc, pour lui tous les pratiquants du 4e au 1er kyu sont des sempai. De l’autre côté, il est sempai de tous ceux qui sont 6e kyu et moins. Les autres pratiquants 5e kyu sont ses Dohai.
Sempai 先輩 = Pratiquant plus avancé
Kohai 後輩 = Pratiquant moins avancé
Dohai 同輩 = Pratiquant du même niveau, collègue
Dans la culture japonaise, sensei est un titre pour honorer quelqu’un. Une personne ne fait jamais référence à lui-même comme étant ‘sensei’. Il peut également être utilisé pour identifier d’autres personnes que des instructeurs, par exemple, des avocats ou des médecins. En tant que tel, sensei veux dire guide, quelqu’un qui montre le chemin ou qui peut servir d’exemple, pas nécessairement un instructeur. Communément, le sensei est un instructeur dans une école d’art martial. Parfois, on rencontre l’idée qu’il n’y a qu’un seul sensei dans une école, l’instructeur-chef, les autres pratiquants qui sont en position de donner des cours sont des sempai, ils enseignent en l’absence du sensei.
Sensei 先生 = Celui qui était là avant, guide, instructeur
Titres moins utilisés
Pour terminer, plusieurs titres sont également utilisés pour la personne qui est à la tête d’une association. Soké fait référence au Japon antique à la tête d’une famille. Le terme finit par être utilisé pour représenter celui ou celle qui détient l’autorité sur un style en particulier. Il est habituellement considéré hors du système de grade habituel et peut donner tous les niveaux ou titres. Par contre, il est à noter que le Soké n’est pas nécessairement le fondateur d’un style. Le premier Soké d’un style est l’Iémoto, ou le fondateur de la famille. Par ailleurs, le terme Kaiso peut-être utilisé, mais peut aussi être utilisé pour le fondateur d’une école.
On entend souvent parler du Sensei ou du Shihan. Mais il existe aussi le terme Shidoin, qui fait référence à un instructeur assistant ou intermédiaire. Ce titre n’est généralement pas associé à un grade en particulier. Dans l’Aikikai, la fédération qui régit l’Aïkido d’O Sensei Uéshiba, utilise plutôt le terme Doshu à la place de Soké.
Shidōin = 指導員Instructeur assisant
Kaiso = 開祖 Fondateur
Soké = 宗家 Tête d’une famille
Iemoto = 家元 Fondateur de la famille
Doshu 道主 = Maître de la voie (quasi exclusif à l’Aikikai)
Alors, tout ça pour dire attention aux titres, aux grades et aux rangs. Ils ont clairement une place dans les arts martiaux, mais ils sont souvent considérés être dans un ensemble très homogène. Même quand ils sont pris au sein d’un même organisme, il peut avoir quelques variations.
A mon avis, ils ne devraient pas être des objectifs à atteindre, mais plutôt une reconnaissance des efforts qu’une personne a mis à l’apprentissage de quelque chose, dans ce cas si, un art martial en particulier.
Synopsis
Principalement pour les Kyu et les Dan, ils sont de bons outils pédagogiques. Ils permettent le classement rapide des élèves et indiquent aux instructeurs d’avoir une idée générale d’où ils sont rendus et ce qu’ils devraient avoir appris dans leur progression, quand on les prend dans le contexte d’une association spécifique. Comparer des pratiquants de deux fédérations différentes peut être beaucoup plus compliqué non seulement parce que les notions à acquérir pour atteindre un certain niveau peuvent être différentes, mais il est aussi possible que le nombre de niveaux soit différents, ou même que le niveau spécifique n’existe pas dans les deux systèmes. Quoiqu’ils peuvent servir à encourager la continuité de la pratique, ils devraient être octroyés au mérite et non seulement à cause d’un temps de pratique prédéterminée. Qu’ils le soient après une évaluation ou spontanément par l’instructeur, ils devraient l’être quand les éléments pré-requis sont rencontrés. Ils servent de barreaux dans l’échelle pour gravir au niveau suivant et non d’appâts pour inciter les pratiquants à grimper.
Tant qu’au titre, ils ne représentent pas l’habileté martiale. Ils sont d’avantage un reflet du pratiquant en tant que personne et qu’instructeur. N’étant pas attribué suite à des examens, les titres sont un type reconnaissance de la part d’un organisme pour leurs dévouements au sein de celui-ci. Tout comme les Kyu et les Dan, à mon avis, ils ne devraient pas faire l’objet d’un désir de les atteindre spécifiquement, mais le seront en appliquant les efforts nécessaires pour se développer soi-même.